L’air frais, le mouvement et la vue sur des espaces verts influencent la santé physique. Dès les années 80, on a constaté que les patients opérés de la vésicule biliaire se remettaient beaucoup plus vite si leur chambre avait une vue sur des espaces verts, par rapport à ceux qui avaient une vue sur un mur en béton (Ulrich, 1984). Ce seul facteur visuel a donc déjà une influence sur le rétablissement physique.

Les espaces verts dans les zones habitées peuvent être aménagés pour inciter différentes générations à faire de l’exercice. Les aires de jeux, les prairies ouvertes ou les parcours Vita motivent les personnes de différents groupes d’âge à pratiquer une activité physique et à prendre ainsi soin de leur propre santé. De telles surfaces favorisant le mouvement peuvent être intégrées dans des surfaces riches en biodiversité afin d’offrir un espace aux humains comme à la nature.

Des environnements riches en biodiversité favorisent également un bon développement des enfants. S’ils font, dès leur plus jeune âge, plus souvent de l’exercice à l’extérieur et dans des espaces verts au lieu de regarder leur smartphone, ils deviennent moins souvent myopes. Par ailleurs, un environnement riche en biodiversité favorise un microbiome plus diversifié, ce qui renforce le système immunitaire.

Les espaces verts riches en biodiversité ont également des effets indirects. Les arbres et arbustes rafraîchissent l’air en faisant évaporer l’eau par leurs feuilles, et ils réduisent la pollution des particules fines et le bruit. Cela diminue le risque de maladies asthmatiques et le stress lié au bruit. Un environnement bienfaisant, avec de l’air frais et des chants d’oiseaux au lieu du bruit de la rue, a une influence positive sur la santé humaine.

Bouger dans la nature plutôt que dans une salle de sport: courir dans une forêt permet de profiter d’un air plus pur, favorise la récupération mentale et renforce le système immunitaire. Dans les environnements naturels, les enfants peuvent parfaitement jouer et partir à la découverte, et ce même sans matériel de jeu fabriqué par l’homme. Et lors d’une visite chez les grands-parents, une promenade à l’air libre vient enrichir un programme varié.

Les espaces verts urbains doivent rester utilisables pour que leurs effets positifs sur la promotion de la santé par la nature puissent se déployer. Il est nécessaire d’informer les utilisatrices et utilisateurs afin qu'ils connaissent les différents besoins des espaces et qu'il y ait suffisamment de place pour la nature et pour les humains. Tout comme pour la santé sociale, la santé physique nécessite des espaces différents pour différents groupes d’âge. Les enfants veulent découvrir et jouer, les adultes préfèrent se défouler sur le parcours Vita ou sur des appareils de musculation en plein air, ou encore se ressourcer sur un banc.

L’être humain fait partie d’un grand écosystème dans lequel les animaux, les plantes, les femmes et les hommes interagissent et ont des effets les uns sur les autres. L’histoire de l’évolution nous apprend que les êtres humains préfèrent séjourner et se déplacer sur surfaces semi-ouvertes. Les parcs, les espaces verts sciemment aménagés, mais aussi les forêts proches de l’état naturel peuvent ainsi avoir une influence positive sur la santé humaine. L’activité physique dans la nature est plus motivante que la course sur l’asphalte – les parcs, les forêts et les chemins proches de la nature augmentent le plaisir de bouger et favorisent en même temps la biodiversité. Les plans d’aménagement des espaces verts peuvent également prendre en compte cet aspect encourageant le mouvement et effectuer ainsi simultanément la promotion de la biodiversité et des activités physiques.